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Meet Élise: “Le parcours de guérison n’est pas linéaire. Il peut être plus ou moins long, mais il est possible."

Hello, aujourd’hui c’est le tour d’Élise. Rencontrée en ligne, elle a accepté de partager son parcours thérapeutique avec nous. Découvrez son histoire à travers ce témoignage poignant. Élise nous livre ses états d’âme et ses conseils qui lui ont permis de se sortir du cercle vicieux de la cortisone. En espérant que son histoire puisse vous inspirer et vous donner espoir, car il y toujours une solution. Bonne lecture! 

1- Depuis quand fais-tu de l’eczéma ? Et sur quelle partie de ton corps?

Mon eczéma est devenu chronique aux alentours de mes 16 ans. Mes premières poussées étaient concentrées sur mes paumes de mains, mes poignets et mes paupières. Puis, au fil des années, mon eczéma s’est étendu sur mes bras, mon cou, ma poitrine et mon visage. 

2- Combien de temps as-tu mis de la cortisone ? 

Bien trop longtemps… J’en ai appliqué pendant plusieurs années, jamais de façon continue sauf pendant les derniers mois d’utilisation car dès que je diminuais les doses, l’inflammation empirait. C’est en prenant conscience de ma dépendance aux dermocorticoïdes et de leurs effets secondaires que j’ai cessé de les appliquer. Si rien n’est mis en œuvre pour résoudre l’origine profonde des poussées d’eczéma, elles resurgiront très probablement.

3- Comment s’est déclenché ton RSS (syndrome de la peau rouge) et ton arrêt de la cortisone ?

J’ai décidé d’arrêter d’appliquer des dermocorticoïdes suite à une consultation chez un dermatologue. Au cours de cette consultation, celui-ci m’a dit que beaucoup trop de cortisone a été appliquée et que des effets secondaires se surajoutent à l’eczéma (rosacée, taches, peau extrêmement fine…) pourtant je n’ai fait que suivre ses prescriptions. Je repars donc avec une nouvelle ordonnance. Après m’être renseignée sur la composition du nouveau traitement, j’apprends qu’il est toujours à base de cortisone. 

Le dermato venait de me dire que la cortisone me provoquait des effets secondaires et il continuait à m’en prescrire ! J’ai vraiment eu l’impression qu’il se fichait de moi. J’ai donc compris, assez tardivement, que ce n’est pas grâce à lui que mon état allait s’améliorer. J’ai alors décidé d’arrêter d’appliquer toutes ces crèmes et shampooings qui en toute objectivité me provoquaient davantage d’effets secondaires qu’un réel soulagement.  

Mon arrêt des dermocorticoïdes a été grandement motivé par : 

  • l’apparition de taches brunâtres, de rosacée,

  • une peau de plus en plus fine qui ne se régénérerait pas,

  • des suintements,

  • des gonflements au niveau du visage notamment des paupières,

  • une surface touchée de plus en plus importante,

  • des sensations de démangeaisons remplacées par des sensations de brûlures.

Tous ces symptômes sont apparus progressivement suite à une utilisation plus régulière des dermocorticoïdes.  


4- Combien de temps a duré ton RSS (syndrome de la peau rouge) ? Comment il s’est exprimé ?

Mon sevrage, appelé aussi TSW (Topical Stéroïd Withdrawal) ou syndrome de la peau rouge a duré environ 2 ans. Il s’est caractérisé par des poussées épisodiques dont les symptômes sont similaires à ceux cités dans la réponse précédente. 

Pendant ces deux ans, je me suis beaucoup renseignée sur la physiologie et les causes possibles de mon eczéma. C’est au cours de cette période que j’ai opéré des changements au niveau de mon alimentation, de mes habitudes de consommation et de mon hygiène de vie globale.  

5- Comment as-tu réussi à gérer tout l'aspect émotionnel du RSS?

Cette période n’a pas été évidente moralement et physiquement. Je me réjouissais dès que l’inflammation se calmait, mais lorsqu’elle resurgissait quelques jours plus tard, j’étais désemparée. C’était donc les montagnes russes sur le plan émotionnel. 

L’eczéma n’impacte pas uniquement l’état de la peau. C’est toute notre personne qui souffre avec une estime de soi en chute libre. Physiquement ça n’a pas été évident non plus (manque de sommeil, grande fatigue, devoir gérer les études en parallèle…). 

J’ai eu la chance de pouvoir suivre une initiation à la sophrologie. Cela m’a beaucoup aidée à extérioriser mes ressentis et à trouver une forme d’apaisement. J’ai également fait quelques séances d’acupuncture et je me suis motivée pour faire davantage de sport et ça fait un bien fou.  

J’éprouve beaucoup de reconnaissance envers ma maman et ma grand-mère qui ont pris de leur temps pour essayer de me réconforter pendant de long moment par téléphone. J’ai eu la chance que ma maman me soutienne lorsque j’ai commencé à changer mes habitudes alimentaires car cela a suscité des critiques et de l’incompréhension de la part de certains proches.  

 Pendant ces périodes d’eczéma puis du syndrome de la peau, le soutien de mes amies Claire, Eléna, Marie-Claire et Lydie a été aussi primordial (alors si vous passez par-là, merci les filles !).

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6- Quels sont tes remèdes anti coup de mou ou pour te détendre en cas de crise ?

Remèdes anti-coup de mou : 

  • Jus de céleri

  • Magnésium

  • Spiruline

  • Alimentation la plus végétale possible

Remèdes pour me détendre en cas de crise : 

  • Sophrologie, exercices de respiration

  • Marche en pleine nature

  • Sport pour me défouler

  • Extérioriser par le biais de l’écriture


    7- Qui a été ton meilleur allié dans tes recherches sur le RSS ?

J’ai connu le syndrome de la peau rouge à travers des témoignages sur Instagram. Je me suis renseignée à ce sujet et j’ai trouvé de nombreux points communs avec mon parcours. Je suis donc bien passée par cette phase sans connaître le nom de ce syndrome et sans savoir que d’autres personnes subissaient les mêmes conséquences.

8- As-tu encore de l’eczéma maintenant, après le RSS?

Les poussées reviennent uniquement si je consomme des aliments qui favorisent l’inflammation. 

En 1 an, j’ai eu deux poussées sur le visage mais à chaque fois j’ai pu identifier la cause de l’inflammation. Les deux poussées se sont déclarées après avoir consommer un dessert à base de produits laitiers. 

J’arrive désormais à ressentir plus facilement le début d’une poussée d’eczéma. Ainsi, je peux mieux anticiper l’inflammation et faire en sorte qu’elle dure moins longtemps. 

9- Comment soignes-tu tes crises?

En fonction de l’intensité de la crise j’applique différents produits naturels. Lorsque la peau est très inflammée, j’applique en « cataplasme » de l’eau froide dans laquelle j’ai fait infuser au préalable des feuilles de noyer. Je ne supporte aucun corps gras ou produit dans ce cas. Si mes paupières sont enflées, j’utilise le masque froid Théra Pearl. 

Lorsque la peau commence à desquamer, je l’hydrate avec du gel d’aloé vera (de préférence des feuilles fraîches pour bénéficier un maximum de leurs propriétés) et je la nourris avec des huiles végétales (argan, coco, amande douce…) ainsi que du beurre de karité. 

 J’ai également eu recours à l’homéopathie. J’ai pris l’habitude de consommer régulièrement des infusions à base de plantes qui soutiennent les fonctions émonctorielles et qui ont d’excellentes propriétés anti-inflammatoires. Les heures de sommeil ne sont pas à négliger, surtout en période de crise.  

 
10- Quelles sont les habitudes de RSS que tu as gardées?

J’ai adopté une alimentation qui exclut les aliments favorisant l’inflammation. Je ne consomme plus de produits laitiers (sinon poussée d’eczéma assurée). J’ai également fortement diminué ma consommation de gluten, sucres industriels et viande. Evidemment chacun doit écouter ses propres besoins et adapter son alimentation en conséquence. 

Je continue de boire des jus de céleri, de légumes et des infusions. J’introduits dans mon alimentation des ingrédients aux grandes propriétés anti-inflammatoires (curcuma, gingembre…). 

Je veille au bon fonctionnement de mes émonctoires en particulier par le biais d’une bonne hydratation et d’une alimentation riche en anti-inflammatoires et anti-oxydants. 

Je privilégie au maximum les produits naturels dans mon quotidien que ce soit au niveau de ce que j’applique sur ma peau, mes cheveux ou au niveau des produits d’entretien (lessive…). 

11- Après tout ce travail, as-tu compris quelles étaient les causes de ton eczéma?

Oui, à force d’observations, d’écoute de soi, de patience, de découvertes et de lecture de témoignages. 

12- Quelle est la plus grande absurdité que tu as entendue sur l’eczéma?

« C’est uniquement psychosomatique, c’est dans la tête ! » : phrase régulièrement prononcée par un dermatologue. Un dermatologue m’a également dit « Vous aurez ça toute votre vie, il faudra faire avec ». Je peux désormais dire que lorsqu’on trouve l’origine profonde de l’inflammation, il est possible d’agir dessus et d’enrayer l’eczéma. 

13- Qu’est-ce que l’eczéma t’a apporté de positif?

L’eczéma m’a permis : 

  • D’apprendre à me reconnecter avec moi-même (notamment par le biais de la sophrologie) et apprendre à mieux me connaître.

  • D’acquérir davantage de connaissances sur l’hygiénisme, sur les principes physiologiques de l’inflammation, sur les plantes et leurs propriétés…

  • De me découvrir un réel intérêt pour la naturopathie.

  • De changer mes modes de consommation. J’accorde notamment beaucoup plus d’importance aux produits éco-responsables.

  • D’effectuer des changements au niveau de mon alimentation mais aussi de mon mode de vie et cela a engendré des répercussions positives au-delà de l’eczéma.

14- Qu’as-tu envie de dire aux lecteurs du blog?

Il est essentiel de porter attention à la composition des produits que l’on va appliquer sur notre peau. Ce n’est pas parce qu’un produit est vendu en pharmacie que sa composition est clean. Revenir à l’essentiel et aux produits naturels est très bénéfique. 

Il est inutile de courir après une crème « miracle » qui viendrait de l’extérieur car la clé pour trouver des résultats durables se trouve en nous (déséquilibre acido-basique, porosité intestinale, émonctoires malmenés etc…). 

Le parcours de guérison n’est pas linéaire. Il peut être plus ou moins long, mais il est POSSIBLE. 

Merci beaucoup à toi Élise d’avoir partagé ton histoire qui pourrait aider tant de personnes dans la même situation. 

Si ce témoignage vous a plu, n’hésitez pas à nous le dire en commentaire :) 

N’oubliez pas que vous n’êtes pas seuls, 

Bisous les Warriors,
Sask